La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

All we ever wanted was everything


Parution récente d'un passionant petit livre sur le rock gothique. Agrémenté de belles photos, l'ouvrage traite du rock gothique groupe emblématique par groupe emblématique. Il commence par une introduction au mouvement gothique que devraient lire toutes les adolescentes prépubères qui mettent des t-shirts noirs décorés de cranes et qui disent avec un accent marseillais prononcé qu'elles sont gothiques (ce qui donne : "gotchiques"). Apprenant que ce mouvement post-punk à tous les sens du terme exprimait la désespérance fataliste d'une génération qui suivait celle dont la révolte avait capoté puis été récupérée, apprenant aussi que le mouvement prend ses racines dans le romantisme du XIXème siècle et plus précisément dans ce premier mouvement gothique qu'est la vogue des romans terrifiants anglais du début des années 1800, apprenant enfin qu'il est impossible de se dire gothique si on ne dépasse pas le musical pour toucher à tous les arts, toute ado prépubère "gotchique" devrait se dire qu'elle n'est pas à sa place et enlever bien vite ses obscurs oripeaux pour se tourner vers des tribus où les barrières à l'entrée sont plus basses.
Pour ceux qui restent après l'intro, ils ont entre les mains un guide touristique qui présente chaque groupe ou mouvement avec son histoire, ses évolutions, sa discographie. Les fiches sont courtes et le livre n'a pas vocation encyclopédique (il est d'ailleurs assez mal écrit) mais il permet de se remettre des choses en mémoire ou d'en apprendre qu'on ne connaissait pas sur tel ou tel line-up. On croisera en vrac : Siouxsie, Killing Joke, Bauhaus, The Cure, Joy Division, New Model Army, Virgin Prunes, Dead can Dance, Christian Death, Jad Wio, Nine Inch Nails, etc...et même Laibach (ça c'est pour Nébal).
Au final un ouvrage très plaisant à lire comme on feuillette un vieil album de photos.
Pour en savoir plus sur la culture gothique on pourra lire le "Goth" de Patrick Eudeline, et l'excellentissime "Carnet noirs" qui est une bible difficile à trouver.
Le rock gothique, Christian Eudeline

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