La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Un Wagner pour les inspirer tous

Le tome 4 du "Crépuscule des dieux", intitulé "Brunhilde" est sorti récemment. Il est aussi excellent que les trois premiers. Dans un style réaliste, détaillé, et coloré, Djief illustre la superbe légende de "L'anneau des Nibelungen". Je déplore simplement, une fois encore, des visages trop triangulaires. Pour ce qui est du scénario, Jarry adapte, fort justement et sans ajout de mauvais aloi, l'un des deux récits qui inspira la tétralogie de Wagner. La malédiction attachée à l'anneau des Nibelungen met en branle un cycle d'évènements qui conduiront inéluctablement à Ragnarök, le crépuscule des dieux, début de l'âge des hommes (nous n'y sommes pas encore à l'issue du tome 4) . Amoureux inconditionnel de la tétralogie wagnérienne, je suis émerveillé par la mise en image de cette immense saga.
Lecteur du "Seigneur des anneaux", tu remarqueras ici une vraie parenté, même si Tolkien ne l'a jamais vraiment validée. Il me semble en effet difficile de ne pas faire le lien entre ces deux anneaux, forgés magiquement, détenteurs de grands pouvoirs, corrompant ceux qui les possèdent, et inspirant chez eux une possessivité maladive et meurtrière qui conduit à la trahison et à la guerre. Rappelons aussi que les deux cycles se concluent par l'avènement de l'âge des hommes après la fin de celui des légendes.
"Le crépuscule des dieux" est beau comme sont beaux les grands mythes humains. Il bouleverse comme bouleverse le destin.

Deux détails :
Ce cycle de BD est à lire en écoutant la tétralogie, et en poussant le volume.
Le tome 4 est en ce moment vendu en pack avec le tome 0, par d'autres auteurs, qui raconte la forge de l'anneau par Alberic et son vol par Wotan. Ces évènements étaient, jusqu'à présent, seulement résumés en quelques planches au début du tome 1 original. Le crépuscule des dieux, t4 Brunhilde, Jarry, Djief, Héban

Commentaires